Escalade, comment s’équiper ?
Nous avons tous débuté un jour et il n’est pas toujours facile de s’équiper correctement, à moindre coût, pour une activité que l’on ne connaît pas encore bien.
Ne vous précipitez pas vers l’achat de la panoplie complète du mannequin de votre magasin de sport favori.
Notre matériel, nous avons mis des années à l’acheter…
Aussi voici les conseils que nous donnons à un nouveau membre du CVHM.
Les matériels présentés sont un peu les références du moment, il y en a beaucoup d’autres équivalents; l’idée c’est de montrer à quoi ressemble le bon matériel (nous n’avons aucun intérêt dans les marques citées et c’est bien dommage).
ATTENTION ! A partir du 1er janvier 2024, pour les séances de grimpe en salle : Les baudriers et système d’assurage ne seront prêtés que dans les cas suivants :
- pour les séances de formation
- aux enfants (inférieur à 10 ans) qui sont assurés par leur parents
- lors de la séance du groupe jeune.
Les chaussons seront alors disponibles au prêt plus facilement (le référent n’aura pas besoin de vous accompagner au placard), mais très vite l’achat devient indispensable.
Pour vous aider dans l’achat de votre premier matériel de sécurité, nous proposons une sélection de baudrier/panier, avec un prix négocié auprès de Cabesto > renseignez-vous auprès de Gégé !
Pour vos sorties individuelles en extérieur, Le CVHM met à disposition des membres le matériel de sécurité : cordes, baudriers, casques, mousquetons, descendeurs: n’hésitez pas à y avoir recours.
Plus de détail sur le matériel ci-dessous
En premier donc les chaussons :
Chaussons : même après des années de pratique, l’achat de chaussons n’est jamais aisé mais voici quelques conseils :
- En salle il n’est pas indispensable d’avoir des chaussons top niveau, surtout qu’ils s’usent vite en pointe.
- Pour grimper sur rocher (SNE), n’écoutez pas les conseils des vendeurs qui orientent systématiquement les débutants vers des bas de gamme, l’économie est faible mais la différence de performance énorme (pour grimper à son meilleur niveau, même un débutant a besoin de bon matériel) : compter 70 à 130 €.
- Ils doivent être serrés (les orteils recroquevillés) mais la forme doit vous convenir : le pied “serré oui, déformé non”.
Pour cela choisissez un magasin qui possède les 1/2 pointures (certains en font l’économie) et à partir de votre pointure ville réduisez la taille progressivement : la bonne est la dernière avant celle que vous ne supportez pas. Ce point est à ajuster selon le modèle : certains vont se détendre énormément (modèles La Sportiva en cuir) et d’autres presque pas (matière synthétique ou bracelet de poussée du talon très puissant). - Les versions à fermeture velcro présentent l’avantage de pouvoir être enfilées-retirées très vite : a moins d’être dans le très très haut niveau il y a aucun intérêt de se passer de ce confort d’usage.
- La semelle des chaussons est tendre pour bien adhérer mais en contrepartie elle s’use vite : viendra donc le temps de faire ressemeler ses chaussons. Attention a le faire à temps au risque de les rendre inutilisables (destruction des pointes en particulier).
Des chaussons de qualité supportent plus de ressemelages successifs (jusqu’à 4).
Au mur des ressemelages collectifs sont organisés (merçi Gégé !) à un tarif intéressant : 27€, pointes comprises.
Pour les vêtements : pas d’angoisses :
- En salle, il fait chaud : tee-shirt, short mi-long (les jambes doivent passer sous les boucles du baudrier),
- En site naturel : ajouter des chaussures correctes pour la marche d’approche (trail, rando basses) et une veste un peu chaude à enfiler le temps d’assurer son coéquipier.
L’hiver prendre un pantalon long (dédié escalade ou jogging simple) + sweet + bonnet.
Très vite : acquisition du matériel individuel :
- Baudrier : tous les vendeurs parlent du confort, mais on ne passe pas non plus des heures pendu : donc léger, pas trop encombrant, 4 portes matériels, pas trop cher et si possible fait en Europe.
Avec les nouvelles conceptions (sangles de cuisse en V), il est inutile de prendre un réglage des cuisses, par contre il faut que la taille soit bien adaptée avec une marge de sangle suffisante et les premiers portes matériels bien positionnés.
Le principe d’un encordement sur 2 points (boucle ceinture + point d’ancrage des cuisses) + pontet (boucle cousue) pour l’assurance est la solution la plus pratique à l’usage (comme tous ceux présentés ci-dessous).
- Appareil d’assurage : 2 options:
- le panier genre Reverso de Petzl, Pivot de DMM ou ATC Guide de Black Diamond : ces systèmes sont économiques et polyvalents,
- un système plus automatiques : Grigri de Petzl ou Birdie de Béal : c’est d’un usage très confortable, en particulier en moulinette, mais ces dispositifs ne sont pas utilisables sur une corde de rappel.
- Mousquetons à vis : pas trop lourd c’est mieux, par exemple les Petzl avec une vis classique et le repère rouge qui disparait quand on visse : 1 en forme de D pour l’appareil d’assurage, 1 en forme de poire pour les relais (cabestan). On peut ajouter un mousqueton pour les descentes en moulinette (type Beal Be One : grosse section pour la corde) pour éviter d’user les dégaines.
- Sac à magnésie : et oui on transpire et sécher les doigts devient vite indispensable.
- Maillon de réchappe (à abandonner en SNE) : maillon rapide (Peguet 7mm) ou mousqueton Climbing Technology à vis à 3,4€ du Vieux Campeur : plus polyvalent.
- Longe (SNE) : impérativement composée de corde dynamique.
- Casque (SNE) : le poids peut être vraiment désagréable, donc opter pour un modèle léger et bien ventilé. Une couche dure en surface (polycarbonate) les rend plus durables car sinon ils marquent les chocs.
Vient le matériel pour la cordée autonome en falaise (SNE) :
Vous maitrisez désormais les techniques de sécurité, le rocher vous appelle et vous souhaitez devenir autonome.
- Sac à dos et gourde (faut-il le préciser ?).
- Corde à simple pour la falaise (voie d’une longueur) : c’est le poids lourd du budget.
Avec 60m vous pourrez faire plus de 80% des voies mais 80m devient peu à peu le standard pour les équipeurs modernes de sites prestigieux.
Il est indispenssable d’ajouter un bon sac à corde avec une grande bâche : cela évite d’avoir à plier la corde, ce qui est source de torons, et surtout cela protège de la poussière abrasive.
Les traitements hydrophobes (en surface ou à cœur) empêchent l’eau de rentrer mais aussi la poussière abrasive : les cordes restent souples plus longtemps mais ça se paye assez cher …
Les petits diamètres (<9.4mm) sont très agréables à condition d’avoir l’appareil d’assurage adapté, mais elles durent moins.
- Dégaines : Pour débuter on adoptera des mousquetons de taille classique et des longueurs de sangles de 11cm plus quelques 17cm pour réduire le tirage (parcours plus rectiligne de la corde).
Il faut compter 16 dégaines minimum pour une cordée, donc en avoir au moins 8 chacun.
Les mousquetons sans encoche dans le nez (système Keylock) sont un peu plus agréables : pas d’accrochage de la corde ou de la plaquette quand on les retire.
Les doigts fil ont tendance à se déformer coté plaquette mais sont plus sûr coté corde car leurs inerties faibles suppriment l’effet du mousqueton entrouvert lors du choc sur une chute.
Un système en caoutchouc de maintien en place du mousqueton inférieur, coté corde, est très pratique, de plus si il est “par dessus” la sangle, il protège celle-ci de l’abrasion (la référence est le String de Petzl, dont le brevet est maintenant tombé dans le domaine public).
Enfin le matériel pour la pratique grande voies :
Vous avez compris que ce que vous aimez ce sont les journées pendu à un relais en plein vide avec les choucas qui passe au raz, il faudra ajouter encore un peu de matériel.
- Corde de rappel : il faut pouvoir descendre de la voie pour le retour ou en cas de problème. Le standard est une longueur de 50m, il faut donc soit une corde de 100m, soit 2 brins de 50m ou 60m que l’on relie par un nœud à la descente. Comme on grimpe alors sur 2 brins, ceux-ci sont de diamètre réduit : 8.5mm environ : c’est une corde dite “à double”.
On peut aussi utiliser une corde de 100m multi-labels utilisable sur un seul brin ou sur 2 brins, mais c’est plus cher et 100m c’est encombrant pour un usage courant en école d’escalade (tirer 60m de mou pour une moule pfff..).
- Appareil d’assurage dédié : il faut un “panier” à 2 passages de corde + un trou qui permet de l’utiliser fixé au relais pour assurer le(s) second(s), descendre en rappel : Petzl Reverso, Pivot, ATC Guide (voir plus haut).
- Cordelette prussik : 3m de 7mm ou les boucles spécialisées désormais disponibles.
- Sangles : au moins 2 boucles cousues en dyneema de 120cm et 1 de 60cm : rallonge pour éviter le tirage, construction de relais, assurance sur arbres, béquets …
- Petit sac à dos pour grimper.
- Le matériel pour s’approcher du gros terrain d’aventure se constituera progressivement (pour faire passer la note !) et on pourra emprunter ce matériel au club pour un usage temporaire (sejour à Chamonix, dans les Dolomites) : jeu de coinceurs câblés puis coinceurs à cames.
Mais à ce stade avez-vous encore besoin de conseils ?